C’est donc les yeux remplis de lumières et de musique que l’on quitte Vegas ce matin, direction …. La Vallée de la Mort …
Après une looonngue route au milieu de rien (on commence à avoir l’habitude 😉 ), nous voilà aux portes de la célèbre vallée…
Rapide passage à notre hôtel pour poser nos affaires et déjà on foule le sol très chaud de ce site mythique !
Premier arrêt au Twenty Mule Teams, où l’on est tout de suite saisis par le vide et l’immensité des lieux ...
On trouve encore des traces de l’exploitation du borax, activité majeure dans la région au 19ème siècle : de grosses équipes de 20 mulets tiraient en effet de lourds wagons de borax sur plus de 165 km entre l’usine d’exploitation et les sites de collecte du borax.
Seuls deux wagons abandonnés sont encore ici, témoignant ainsi de la difficulté de la tâche à l’époque…
La journée avance et l’on ne veut pas en louper une miette alors on fonce vers le Badwater Basin, le point le plus bas d’Amerique du Nord à 86 mètres sous le niveau de la mer !
Le bassin était autrefois le site du très grand lac Manly qui s’est évaporé durant des dizaines de milliers d’années laissant derrière lui des dépôts de sel très concentrés. Pour la petite histoire, le bassin aurait gagné son nom parce que l'une des mules des premiers pionniers a refusé de boire l’eau du lac …
En réalité, l’eau n’est pas vraiment « mauvaise », elle est seulement très salée…
Mais peu importe la véracité de cette histoire, le site en lui-même vaut toutes les légendes du monde ! Le paysage est époustouflant ! Une telle étendue de sel entourée de montagnes … on se croirait presque sur la lune ! Et que dire de la température (que l’on voit monter au fur et à mesure que l’on avance) … 34 degrés pour un 12 novembre, c´est presque irréel !
Nous terminons notre journée par un mini trail d´environ 3km au Natural Bridge Canyon. La chaleur est tombée mais il fait encore chaud et on est rapidement mis dans l’ambiance puisque dès le début de la randonnée on pénètre dans le canyon ! Le soleil a entamé sa descente et les couleurs changent très vite magnifiant ainsi les parois de la roche.
Au bout d'environ 1 km de marche, les parois du canyon se rétrécissent de plus en plus jusqu'à former un pont naturel de plus de 15 mètres de haut au dessus du canyon. Il a été créé par l'érosion durant de nombreuses années !
Nous quittons tardivement le site pour arriver à notre hôtel à la tombée de la nuit ...
Amargosa Opéra House and Hotel, c'est son nom ...
Nous sommes au beau milieu du désert et il est finalement surprenant de trouver un hôtel ici, à la jonction de deux routes ...
Mais nous ne sommes pas dans n'importe quel motel des Etats-Unis... L'Amargosa semble abandonné de l'extérieur mais en réalité il abrite une histoire tout à fait surprenante !
Dans les années 20, alors que les mines de borax sont florissantes dans la Vallée de la Mort, la Pacific Coast Borax Company construit une ville pour héberger les mineurs et les cheminots.
Le bâtiment principal, en forme du U, abrite un hôtel, des bureaux et une salle commune pour les divertissements et la messe.
Avec la fermeture des mines, la ville décline et est finalement désertée dans les années 40 jusqu'en 1967 quand une danseuse, Marta Becket, s'y arrête et découvre le théâtre. Elle tombe amoureuse de l'endroit et le loue.
Comme c'est au milieu de rien et qu'il n'y a personne, elle se peint un public d'opéra sur les murs, avec des dizaines de personnages ; ben oui, on est jamais mieux servi que par soi-même ! Les quatre années qu'elle passé à décorer les murs lui semblant un peu courtes, elle en met deux de plus pour peindre le plafond !
Elle a consacré sa vie à cette ville et à son opéra où elle est restée jusqu'à sa mort en 2017.
Nous passons donc notre soirée dans ce lieu inattendu et surprenant, presque irréel au milieu de rien !
L'hôtel est vide, délavé, à la limite du kitsch avec sa fausse guitare peinte sur le mur et sa chauve-souris empaillée mais il est très propre et confortable.
La grille de la réception s'est refermée et nous nous croyons seuls dans ces longs couloirs silencieux où le temps semble clairement s'être arrêté lorsque nous croisons un jeune couple de parisiens ; on est tous rassurés de ne pas être seuls ! On est vraiment contents de partager notre apéro avec eux et de parler français le temps d'une bière... ou deux !
Une soirée de rencontre dans un lieu improbable comme on les aime et dont assurément on se souviendra !
Vous n'avez pas eu peur ?